Séminaire organisé par Jean-Marc Besse

22 février 2022-7 juin 2022

Le mardi de 16h30 à 18h30

Campus Condorcet Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers Salle polyvalente 50

Le séminaire sera en mode hybride

Pour assister au séminaire, il est nécessaire de prendre contact avec Jean-Marc Besse ou bien de s’inscrire sur la plateforme ouverte par l’EHESS.

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[A. Saliba & C. de Jode, 1593]

Le séminaire de l’année 2021-2022 prolongera l’enquête sur un mot qui renvoie à la fois à une réalité, à une métaphore, à une revendication, et à une histoire des savoirs : Terre. Il s’agit, plus précisément, d’interroger une figure assez largement répandue dans les discours contemporains : celle du retour sur Terre.

On observe aujourd’hui une prolifération de propositions, et de préoccupations, visant à « faire revenir la Terre », pour ainsi dire, dans les horizons de la pensée et de l’action. Il ne s’agit plus cependant de partir « à la découverte de la Terre ». Mais, dans les domaines de l’écologie, de l’anthropologie, de la politique, de la philosophie, de l’esthétique, s’installe une réflexion sur la nécessité de prendre en compte la Terre comme socle, élément, ou forme, de la vie humaine. « Revenir sur Terre », donc, serait une condition pour l’élaboration de nouvelles formes de vie, individuelles et collectives, pour lesquelles les dimensions du « terrestre » sont considérées comme fondamentales.

L’investigation ouverte au sein du séminaire est double. Il s’agit, d’une part, de poser la question : sur ou vers quelle Terre fait-on retour ? Il semble nécessaire d’analyser les usages, présents et passés, dans les sciences, les arts, la philosophie, de cette référence à la Terre. Et pour cela d’ouvrir une enquête historique et philosophique. Mais il s’agit, d’autre part, d’interroger les figures métaphoriques de ce retour (l’abordage, l’attachement, l’enracinement, ou l’atterrissage, par exemple), et surtout d’essayer d’éclaircir ce que portent ces figures de retour, ce qu’elles veulent donner à penser, et à vouloir.

Le fil conducteur de cette enquête, ou plutôt son espace d’observation, sera constitué principalement par la géographie. Faire retour sur Terre, n’est-ce pas, en un certain sens, revenir à la géographie ? Précisément parce que la géographie est à la fois description de la Terre et écriture sur la Terre ? Mais, encore une fois, laquelle ? Et comment la géographie, comme savoir, comme imaginaire, et comme pratique de l’espace, s’est-elle confrontée, et peut-elle encore aujourd’hui s’articuler aux propositions et interrogations artistiques, philosophiques, politiques sur ce qu’il en est du lien, de l’attachement, ou de l’appartenance, au « terrestre » ?

Le séminaire de l’année 2020-2021 a envisagé quelques manières de penser et de voir la Terre anciennes et contemporaines : la Terre comme planète, comme espace universel, comme globe, comme sol. On proposera cette année de prolonger l’analyse, mais dans une orientation pour ainsi dire « verticale » : ce sont les espaces souterrains qui seront au centre de l’enquête.

Dans le cadre d’une investigation sur le paysage comme espace, forme et condition des expériences sensibles, le séminaire continuera ainsi d’explorer les perspectives d’une relation non territorialisée à la Terre, dont le paysage serait le nom.

Programme des séances

Séance du 22 février 2022

Introduction. La planète et l’espace vertical.

Séance du 1er mars 2022

Toucher le fond : à propos de quelques imaginaires philosophiques concernant l’être et la Terre.